Alsace

De Alsace.Wiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

Modèle:Infobox Région française

L' Alsace (prononciation : /al.zas/ ; en alsacien : s'Elsàss, en allemand : das Elsass) est une région historique et une collectivité territoriale de l'Est de la France à la frontière avec l'Allemagne et la Suisse. Ses habitants sont appelés les Alsaciens et la capitale de la région est Strasbourg.

L'histoire récente de l'Alsace est liée de près à celle du département voisin de la Moselle, tous les deux ayant en commun l'héritage du second empire allemand (droit local d'Alsace-Moselle) et une influence franco-germanique forte. De 1956 à 2015, l'Alsace était une région administrative, composée des deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Le 1er janvier 2016, elle a fusionné avec les régions de Champagne-Ardenne et de Lorraine pour former la région Grand Est. Le 1er janvier 2021, une nouvelle collectivité territoriale, la collectivité européenne d'Alsace, reprenant exactement les mêmes limites géographiques et continuant à faire partie de la région Grand Est a été créée.

L'Alsace une région avec une forte identité

L'Alsace est un territoire empreint d'une identité culturelle singulière, mêlant influences françaises et germaniques. Au fil de l'histoire contemporaine, que ce soit la France ou l'Allemagne qui contrôlait l'Alsace, des efforts ont été faits pour éliminer les liens culturels qui la reliaient à l'autre nation. L'assimilation de la culture alsacienne en France a principalement été favorisée par le soutien de la bourgeoisie alsacienne à la Révolution française, et par un rejet plus généralisé de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Cependant, il est à noter que l'affection pour la France parmi les populations rurales et les habitants des petites villes est plus souvent de nature confessionnelle que politique.

Selon le géographe Paul Vidal de La Blache dans "La France de l'Est", l'adhésion de l'Alsace à la France s'est faite plus sur une base politique que culturelle. En effet, l'opposition entre la France et l'Allemagne se traduit également par une lutte entre deux conceptions différentes de la notion de nation.

Jusqu'en 1870, l'identité alsacienne n'était pas particulièrement problématique. L'intégration à la France, qui a débuté en 1648 avec le traité de Westphalie, était avant tout un changement de souveraineté, les Alsaciens devenant sujets du roi de France. L'adhésion de l'Alsace à la communauté nationale française est symbolisée par l'écriteau placé sur le pont du Rhin à Strasbourg, le 14 juillet 1791, lors de la fête de la Fédération : "Ici commence le pays de la Liberté".

L'Alsace a donc réussi à conserver sa culture germanique et ses traditions sociales tout en incorporant des éléments de la culture française. Lorsque la guerre éclate contre la Prusse en 1870, les Alsaciens combattent en tant que citoyens français. Cependant, l'attachement à la France n'est pas fondé sur des facteurs ethniques ou linguistiques, mais plutôt sur le fait que, en 1871, la nation française est encore basée sur des valeurs catholiques.

La question de l'identité alsacienne est revenue sur le devant de la scène avec la réforme territoriale de 2014-2015 et la disparition de la région Alsace. Le pouvoir régional et l'identité culturelle peuvent souvent se renforcer mutuellement, comme l'ont montré des exemples comme la Catalogne ou l'Écosse. La suppression de la région Alsace a soulevé des questions sur l'avenir de cette identité forte et distincte.

Culture alsacienne

Le patrimoine culturel de l'Alsace est riche, composé de contes, de légendes et de traditions populaires typiquement germaniques rhénans, avec des influences latines et celtiques.

La cigogne blanche

La cigogne blanche, avec son cigogneau, peut être observée sur les toits des maisons alsaciennes. Cette espèce est au cœur de nombreuses légendes locales, notamment celle selon laquelle elle apporte les nouveaux-nés aux familles.

Presque disparue dans les années 1970, la cigogne blanche a été réintroduite grâce à une initiative associative. Grâce à la mise en place de centres de réintroduction, l'espèce est à présent visible sur les toits des églises et autres bâtiments publics de l'Alsace, et parfois même sur les toits des maisons privées. Contrairement à d'autres pays où les cigognes nichent sur des pylônes, en Alsace, avec l'aide des paniers installés par les habitants, elles préfèrent les bâtiments de grande hauteur.

Héraldique

Le blason de l'Alsace est une combinaison de deux blasons historiques, celui du landgraviat de Haute-Alsace et celui de Basse-Alsace, qui est représenté contourné. Ce blason a été repropose par l'héraldiste Robert Louis et le conservateur des archives nationales de France Jacques Meurgey de Tupigny puis homologué par les deux préfets alsaciens le 5 mai 1948. Il est fréquemment utilisé, notamment par la Gendarmerie nationale (porté sur les uniformes des gendarmes en Alsace).

Le blason utilisé par l'ancienne région administrative Alsace est le blason historique alsacien, datant du XVIIe siècle sous le Saint-Empire. Il a été réhabilité par le Conseil régional d'Alsace en 1990 et figure sur les plaques d'immatriculation des véhicules du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il combine le blason historique de Basse-Alsace (de gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même) et le blason historique de Haute-Alsace (de gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même).

Drapeaux de l'Alsace

Le drapeau administratif de l'Alsace est basé sur le blason adopté par les deux préfets le 5 mai 1948. À partir des années 1990, la région Alsace a choisi de reprendre le blason historique du XVIIe siècle, d'où un nouveau drapeau.

Ce drapeau porte la même signification historique que le blason régional et que les blasons départementaux fusionnés. Il reprend les couleurs traditionnelles alémaniques rouge et blanc, auxquelles sont ajoutées 6 couronnes jaunes symbolisant les aspirations de la dynastie des Habsbourg originaire d'Alsace. Le fond rouge est commun aux deux blasons départementaux.

Le drapeau "Rot un Wiss" est un drapeau alsacien historique sans reconnaissance officielle. Le drapeau du Reichsland Elsaß-Lothringen, adopté en 1912, s'inspire de ce drapeau en y ajoutant une croix de Lorraine en or.

Les dialectes régionaux en Alsace

La diversité linguistique de l'Alsace au XXe siècle comprend une répartition géographique de divers dialectes, parmi lesquels l'Alsacien demeure le plus dominant, bien que le Welche ait presque entièrement disparu, et le Francique soit en déclin.

Le chansonnier et cabarettiste Germain Muller a documenté une centaine de ces dialectes, la plupart étant alémaniques, dans une étude réalisée entre les années 1970 et 1980.

L'Alsacien est le dialecte régional le plus répandu, faisant des emprunts lexicaux au français. La première mention de ce dialecte date de 1369. Il est un dialecte alémanique, semblable à ceux parlés en Suisse alémanique, en Bade-Wurtemberg, à l'ouest de la Bavière et dans le Vorarlberg autrichien. Il est parlé dans les trois quarts du Bas-Rhin et dans tout le Haut-Rhin, sauf dans ses parties romanes. Le Rhin n'est donc pas une frontière linguistique en ce qui concerne ces dialectes.

Dans son livre "Une histoire de l'Alsace, autrement", Bernard Wittmann explique que l'emploi de l'allemand à la place du latin a renforcé la liberté des bourgeois en les libérant de la nécessité de collaborer avec les ecclésiastiques pour la rédaction de chartes ou de correspondances officielles. Il ajoute que l'Alsace a utilisé l'allemand bien avant l'Allemagne, et a même célébré la première messe en allemand à Strasbourg en 1524.

Cependant, la politique linguistique de la France a longtemps été défavorable à l'alsacien, ne lui accordant aucun statut officiel dans sa propre région. L'alsacien a ainsi été progressivement déconnecté des autres parlers allemands et conserve donc des formes archaïques de l'allemand. Afin de préserver l'alsacien, des sections bilingues ont été mises en place en Alsace depuis 1992, où l'enseignement est dispensé à moitié en français et à moitié en allemand standard.

Une portion significative de la population alsacienne continue à parler couramment l'alsacien, qui est un dialecte alémanique. Cependant, il existe aussi quelques communautés qui parlent d'autres dialectes régionaux, en particulier près du Territoire de Belfort et dans les régions autrefois de patois roman, comme les vallées de Saint-Albray, de la Weiss (Orbey) et de la Liepvrette (Sainte-Marie-aux-Mines), ainsi que dans quelques enclaves dans le massif des Vosges traditionnellement de parlers oil lorrains, en Alsace bossue ou autour de Wissembourg, où les pratiques respectives des francique rhénan et francique méridional sud-occidental demeurent avérées, quoiqu'en déclin.

L'Alsace est un territoire restreint d'une grande diversité

Le Pays de l'Ill ou le Pays des eaux

L'origine exacte du nom d’Alsace n'est pas définitivement établie et fait toujours l'objet de recherches. Plusieurs théories ont été avancées, mais aucune n'a trouvé un consensus scientifique. La complexité pourrait résulter du fait que l'Alsace est une zone de contact linguistique, le nom ayant peut-être subi des transformations successives via les langues celtiques, latines, franques et alémaniques.

Une étymologie populaire se base sur l'hypothèse alémanique : dans cette interprétation, « Alsace » proviendrait directement dElsass, anciennement écrit Elsaß.

El- dériverait de l'alémanique Ell qui désignerait l'Ill, la principale rivière alsacienne traversant la région du sud au nord. saß viendrait du verbe sitzen (se trouver, être assis) (prétérit de l'allemand : saß – prétérit du vieil anglais : sæt), et signifierait « résident ». Ainsi, Elsass se traduirait par « le pays au bord de l'Ill » ou le « pays de l'Ill », le substantif « pays » étant dérivé de « saß » (« l'assise »).

Cependant, selon Michel Paul Urban, auteur en 2003 d'un dictionnaire étymologique des toponymes alsaciens, le nom de l'Alsace proviendrait de la racine paléo-européenne AL-(i)S qui indiquerait le « mouvement d'une eau qui dépasse ». Ceci ferait référence au phénomène des sources et résurgences qui apparaissent en nombreux endroits dans les marécages du Ried. Ainsi, le nom « Alsace » aurait bien une origine hydronomique, mais plutôt pour désigner ce qui était une étendue de petits cours d'eau et de marécages.

Géographiquement, l'Alsace se trouve entre le massif des Vosges et le Rhin. C'est une région de l'Europe rhénane, elle fait plus largement partie de l'espace culturel de l'Europe centrale. Malgré son identité forte, l'Alsace est une région cosmopolite, métissée et fortement diversifiée sur le plan religieux.

L'Alsace était française entre le milieu du xviie siècle et 1870, grâce à son annexion par Louis XIV. Après la défaite lors de la guerre franco-allemande de 1870, l'Alsace (moins l'arrondissement de Belfort) et une partie de la Lorraine (actuel département de la Moselle) sont annexées à l'Empire allemand. À l'issue de la Première Guerre mondiale, l'Alsace-Lorraine sera à nouveau rattachée à la République française en 1919. Puis en 1940, elle est une nouvelle fois annexée par l'Allemagne, lors de la Seconde Guerre mondiale, avant de redevenir française en 1945.

Strasbourg est la plus importante des cinq grandes agglomérations alsaciennes, devant Mulhouse, Colmar, Haguenau et Saint-Louis. Les unités urbaines de Strasbourg et de Mulhouse dépassent chacune les 200 000 habitants. Strasbourg est le siège de plusieurs institutions européennes, dont le Parlement européen et le Conseil de l'Europe.

Hydrographie

L'Alsace est située sur le bassin versant du Rhin. La gestion du Rhin (et de la Meuse) est assurée par l'Agence de l'eau Rhin-Meuse, basée à Metz. Dans le cadre du programme intégré du Rhin, la France et l'Allemagne ont mis en place des infrastructures pour réguler les crues du Rhin. En France, il s'agit notamment du polder d'Erstein (qui concerne également les communes de Nordhouse et Plobsheim), ainsi que le polder de la Moder, à Fort-Louis.

L'Ill est la plus grande rivière d'Alsace. Au niveau du Petit Ried, trois rivières rejoignent le Rhin :

l'Ill à hauteur d'Offendorf (depuis les aménagements hydroélectriques). la Moder à hauteur de Neuhaeusel. la Sauer à hauteur de Munchhausen. Deux rivières lorraines – la Plaine et la Sarre blanche – prennent leur source à Grandfontaine. En Alsace bossue, la Sarre est un affluent de la Moselle, qui se jette dans le Rhin à Coblence. La Zorn prend sa source en Lorraine.

La nappe phréatique rhénane dans la plaine d'Alsace, et plus généralement dans le fossé rhénan, abrite la plus grande réserve d'eau douce d'Europe.

L'Alsace compte plusieurs sources minérales et thermales, dont deux stations thermales situées dans les Vosges du Nord, à Morsbronn-les-Bains et à Niederbronn-les-Bains.

L'Eurométropole de Strasbourg et l'agglomération de Mulhouse sont considérées comme des territoires à risque important d'inondation (TRI).

Topographie et régions naturelles

L'Alsace s'étend sur une surface de 8 280 km2 (190 km de long sur 50 km de large soit 1,23 % de la superficie de la France). Elle est située du sud au nord le long du Rhin qui la borde à l'est. Depuis 1815, elle est bordée au nord par la rivière Lauter, où débute le Palatinat allemand, et à l'est par le Rhin, derrière lequel se trouve le Bade-Wurtemberg, et au sud par la Suisse.

Près du col du Donon, la commune de Grandfontaine est le site d'un des vingt-trois points géodésiques du réseau de référence français. Le nivellement général de la France s'applique, et les altitudes sont données en référence au niveau du marégraphe de Marseille. En raison de l'histoire, le niveau normal d'Amsterdam, a autrefois servi de référence altimétrique, comme l'indiquent de vieilles plaques encore visibles.

Le climat, la nature du sol et le relief contribuent à façonner les paysages. Ces facteurs variant sensiblement d'une zone à l'autre, l’Alsace possède une grande variété de milieux naturels qui font de cette région une véritable mosaïque de « pays » distincts. Ainsi, l'espace est subdivisé en plusieurs régions naturelles :

Sundgau

Les collines sundgauviennes : le Sundgau est un pays aux reliefs assez doux, dont les collines mulhousiennes du Rebberg et de l'Illberg forment l'extrémité nord. Ce territoire s'étend jusqu'à la frontière suisse et forme les contreforts du massif du Jura. La ville d'Altkirch est traditionnellement considérée comme sa « capitale ». Sundgau signifie comté du Sud en alémanique (« Sund Kau ») ;

Le Jura alsacien : le sud du Sundgau appartient au massif du Jura. Les premières montagnes de ce Jura alsacien vont de la Suisse à la Franche-Comté.

Trouée de Belfort

La trouée de Belfort marque la limite entre l'Alsace et la Franche-Comté. Elle est située entre les massifs montagneux du Jura et des Vosges, qui laissent un passage d'une vingtaine de kilomètres de largeur, au pied du ballon d'Alsace entre la plaine d'Alsace et la partie la plus septentrionale du bassin du Doubs, puis les plaines haute-saônoises de l'Ognon.

Plaine d'Alsace

Ochsenfeld, traduit par "le champ des bœufs" en allemand, est une plaine qui s'étire de Thann à Mulhouse, atteignant la Hardt à l'est, le Sundgau au sud, et Ensisheim au nord. Bien que rarement employé dans le langage quotidien, il se réfère généralement à l'aire de plaine au nord-ouest de Mulhouse, limitée par le triangle Mulhouse-Thann-Guebwiller. Le cœur de l'Ochsenfeld abrite la Forêt de Nonnenbruch, qui se trouve sur le cône de déjection de la Thur et est fragmentée par l'exploitation minière du bassin potassique. Partiellement classée comme forêt de protection, elle a été le théâtre de la bataille de l'Ochsenfeld, le combat le plus féroce de son temps entre les Romains et les Germains près de Mulhouse. Selon la légende, cette bataille a conduit à la fondation de Mulhouse.

La Forêt de la Hardt, une forêt de plaine distinguée par sa relative sécheresse (600 millimètres de pluie annuelle dans la partie nord), s'étend de Kembs à Colmar le long de l'unité urbaine de Mulhouse, entre l'Ill et le Rhin, sur l'ancien cône de déjection glaciaire du Rhin. Deuxième plus grande forêt d'Alsace avec ses 13 000 hectares, elle est surclassée par la forêt de Haguenau. Cette forêt d'État est recensée comme une zone de protection spéciale Natura 2000, abritant la plus grande charmaie naturelle d'Europe ainsi que des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale.

Le Ried est une région de la plaine d'Alsace. Le Grand Ried va du nord d'Ensisheim jusqu'à la périphérie de Strasbourg, façonné par les méandres du Rhin dans sa zone d'épandage avant sa canalisation. Une portion du territoire de Rhinau s'étend jusqu'en Allemagne, connue sous le nom de secteur non constitué en municipalité de Rhinau. Le Petit Ried est situé au nord de Strasbourg.

Kochersberg, une région dotée de terres très fertiles (lœss), est située entre les vallées de la Zorn au nord et de la Bruche au sud, le champ de failles de Saverne à l'ouest, et à l'est, le rebord de la terrasse rhénane.

L'Outre-Forêt est la région située au nord de la forêt de Haguenau et au sud de la Lauter.

Hautes-Vosges

Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, centré autour des Hautes-Vosges, rassemble 208 municipalités avec une population totale de 256 000 habitants. Il est dédié à la préservation de ce riche patrimoine naturel.

La Vallée de la Thur, souvent appelée Val de Saint-Amarin, est un bassin montagneux qui s'étend profondément dans la partie la plus haute du massif des Vosges. Saint-Amarin, située à 410 mètres d'altitude, se trouve au centre de cette enclave. En aval, Thann se situe à 340 mètres d'altitude où la vallée rejoint la plaine. Malgré la présence de la viticulture (notamment le vignoble escarpé du Grand Cru Rangen, le plus méridional d'Alsace), l'agriculture n'a plus une grande importance depuis longtemps. L'industrie, initiée vers les années 1780 avec l'installation de manufactures d'impression sur tissu, a subi un déclin après la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale. Cependant, la vallée reste dotée d'un important patrimoine forestier.

La Vallée de la Lauch, aussi connue sous le nom de Florival, se trouve en amont de Guebwiller, et inclut les vallées annexes. Son univers a inspiré le romancier Jean Egen, alias le "Hans du Florival". Bien que courte et peu peuplée en dehors de Guebwiller, cette vallée verdoyante possède une identité marquée, en particulier du point de vue touristique avec l’abbaye de Murbach, le lac de la Lauch, et l’accès à la station du Markstein ainsi qu'à la route des crêtes dans le Parc régional des Ballons des Vosges.

La Vallée de Munster, principalement formée par la haute et moyenne vallée de la Fecht, est nettement délimitée par les crêtes montagneuses. Autrefois très industrialisée lors de l'apogée du textile, elle a aujourd'hui une vocation agricole, forestière et touristique. Munster, une ville commerçante ancienne située à 380 mètres d'altitude, est le siège du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

La Vallée de la Doller, dont la ville principale est Masevaux (devenue Masevaux-Niederbruck après sa fusion avec Niederbruck en 2016), accueille la rivière du même nom et est surplombée par le Ballon d'Alsace à 1 247 m. Elle se distingue en tant que carrefour vers d'autres régions et départements, étant située à la frontière du Territoire de Belfort, en Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que du département des Vosges.

Vosges Centrales

Cette dénomination, quelque peu imprécise en Alsace, pourrait faire référence à la partie du massif située au sud-ouest du Bas-Rhin, à la frontière avec la Lorraine. Cependant, en Lorraine, la zone officiellement appelée "Pays des Vosges centrales" regroupe plusieurs municipalités, dont Épinal, et concerne environ 10% de la région.

  • Vallée de la Bruche : Le terme "Vallée de la Bruche" fait référence au bassin de la Bruche, en amont de Wisches, et aux vallées adjacentes. Cela inclut la petite région encore connue sous le nom de Ban de la Roche, approximativement centrée sur le cours de la Schirgoutte. Les principales agglomérations sont Schirmeck et La Broque, dont les habitants se disent volontiers "Alsaciens et Vosgiens", mais pas des "Vosges centrales".
  • Vallée de Villé ;
  • Vallée de Sainte-Marie-aux-Mines ou le val d'Argent.

Vosges du Nord

Cette région montagneuse est principalement occupée par le Parc naturel régional des Vosges du Nord, créé le 30 décembre 1975, qui comprend aujourd'hui 113 communes. Il abrite une variété d'écosystèmes forestiers, comme les hêtraies, chênaies, aulnaies et pinèdes sur tourbe, qui sont le refuge d'une multitude d'animaux et de plantes, tels que le pic noir, l'aspérule odorante, le mélampyre des prés ou encore le populage des marais.

L'Alsace bossue

L'Alsace bossue ('s Krumme Elsass), habitée dès le Néolithique, comprend des communes qui étaient autrefois une partie des anciens comtés de Sarrewerden et de la Petite-Pierre, ainsi que de la seigneurie de Diemeringen et d'Asswiller. Aujourd'hui, on peut encore y voir de nombreux vestiges archéologiques et châteaux. Ce territoire, l'une des dernières régions à avoir été rattachées à la France en 1793, a vu arriver des Hollandais, Français, Suisses, Allemands et même Autrichiens pendant les périodes d'Ancien Régime. Certaines localités possèdent une église catholique, une église protestante et une synagogue.

Le patrimoine de cette région est remarquable. Par exemple, Bonnefontaine (Bas-Rhin) est l'un des sites néolithiques les plus riches d'Alsace, avec son château Empire. Mackwiller possède un palais romain avec thermes et mausolée. On y a découvert l'un des plus grands sanctuaires du dieu Mithra de l'Occident. La Wasserburg de Lorentzen ou le château Renaissance de Diedendorf, qui abrite les plus belles peintures murales de l'Est de la France, sont aussi à voir. De nombreuses églises gothiques, baroques et néoclassiques, des architectures bourgeoises, des oriels, des villages préservés de l'urbanisme ont su conserver leur charme.

L'Alsace bossue est une région rurale, riche en vergers, forêts ombragées et rivières poissonneuses. Au début du XXe siècle, l'industrialisation a vu l'émergence de manufactures. Les chapeaux de paille de Langenhagen, la Corderie Alsacienne Dommel, les couronnes de perles Karcher, les gazogènes Imbert ont longtemps été des productions de renommée mondiale. Le musée régional de l'Alsace Bossue à Sarre-Union offre un aperçu du patrimoine de la région.

Avant la révolution de 1789, à la suite du traité de Ryswick (1697), Louis XIV avait dû rendre aux comtes de Nassau, dans le cadre de l'Empire (c'est-à-dire du royaume d'Allemagne), l'ancien comté de Sarrewerden, à l'exception de Bockenheim-Sarrewerden – aujourd'hui Sarre-Union – qui a été récupéré par Léopold Ier, duc de Lorraine. En 1766, ces deux provinces sont revenues à la couronne française avec la Lorraine. Les princes de Nassau ont alors fondé Neusaarwerden en 1702 pour compenser la perte de Sarrewerden, l'ancienne capitale du comté. En 1794, Neusaarwerden et Bockenheim ou Boquenom ont été réunis sous le nom de Sarre-Union. Les autres localités de l'ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de Herbitzeim ont été partagées entre les Nassau-Sarrebrücken (bailliage de Harskirchen) et les Nassau-Weilburg (bailliage de Neusaarwerden). Ces territoires, majoritairement protestants, étaient entourés par les terres catholiques de la Lorraine. En 1557, l'année de l'introduction de la réforme luthérienne dans le comté, la Kirchen-ordnung de Deux-Ponts réglait la vie religieuse dans la plupart des paroisses des vallées de la Sarre, de l'Eichel et de l'Isch.

C'est Nicolas François Blaux, maire catholique de Sarreguemines et député, qui a joué un rôle crucial dans le rattachement du comté de Saarwerden au Bas-Rhin. Le 23 novembre 1793, la Convention a ratifié la décision de faire de Neusaarwerden un district et d'incorporer les six nouveaux cantons au département bas-rhinois : Bouquenom, Neuf-Saarwerden, Harskirchen, Wolfskirchen, Drulingen et Diemeringen. L'organisation du district a été confiée au député Philippe Rühl. Ainsi, le Bas-Rhin a dépassé le col de Saverne et s'est étendu sur le plateau lorrain, gagnant 43 communes et près de dix-huit mille habitants devenus Alsaciens.